Victime d'une crevaison vendredi
dans l'ES3, le Français avait plongé au quinzième rang de la catégorie WRC2 et
comptait plus de deux minutes de retard sur le leader, Sami Pajari, à l’entame de
la deuxième journée sur l'épreuve méditerranéenne.
Une démonstration époustouflante
au volant de sa Citroën C3 Rally2 chaussée de pneumatiques Pirelli permettait
toutefois au pilote DG Sport Compétition de remonter à la deuxième place en
moins d’une journée, tout en comptant douze secondes d’avance sur Jan Solans,
pourtant victorieux au Vodafone Rally de Portugal.
Son nouveau copilote
Benjamin Boulloud et lui remportaient chaque spéciale du samedi, toutes avec au
moins huit secondes d'avance.
« Les meilleurs jours
sont ceux où vous êtes en tête, mais le samedi était ma journée la plus
mémorable sur terre », se rappelle Yohan Rossel. « La confiance à
l’intérieur de la voiture était incroyable et j’attaquais jusqu’à la limite. »
S’il était trop tard pour
défier Sami Pajari, le Français a pu contenir la riposte dominicale de Jan Solans. Son rival espagnol avait remporté les
trois premiers tests du jour, mais Yohan Rossel scellait sa deuxième place avec
sept secondes d’avance grâce à son scratch dans l'ES14.
Ravi de son résultat et
du rythme affiché, le pilote âgé de vingt-neuf ans a fait l’éloge de son
équipe, qu’il a qualifié de « famille » à ses yeux.
« Les sensations
étaient incroyables au volant, la confiance était folle et l'équipe a tellement
bien travaillé », poursuivait-il. « Bien sûr, Solans était très rapide
aujourd'hui [dimanche]. Sur la terre molle, je suis un peu moins confiant, mais
j’ai conservé la deuxième position et je pense que c’est un meilleur résultat
que je ne m’y attendais. »
Si son rythme dépend de son
talent et du potentiel de sa Citroën récemment améliorée, le Français a
également parlé de l'importance de la concentration sur les surfaces sardes rugueuses,
notamment le dimanche lorsqu’il était la cible de Jan Solans.
« Dans la première spéciale
[dimanche], j’étais peut-être encore un peu endormi mais je la connais [Sassari-Argentiera]
et ce n'est jamais facile », expliquait-il. « Il y a beaucoup de
sections piégeuses et nous le savons bien comme Sébastien Ogier a perdu le
rallye [au général] dans les derniers kilomètres. Il faut tout le temps rester
concentré, mais je pense que c’est mieux lorsque l’on se bat ainsi comme on
pousse jusqu'à la limite et que l'on ne réfléchit pas à dix ou quinze secondes. »
Grâce à sa deuxième place
à l’arrivée, Yohan Rossel occupe désormais la tête du classement en WRC2. Le
pilote DG Sport Compétition ne prévoit toutefois pas de célébrer aussi tôt dans
la saison, d’autant plus avec plusieurs concurrents encore en lice pour de gros
points.
« Ce n’est pas facile de dire
que le championnat est terminé car beaucoup de pilotes ne font pas les mêmes
rallyes que moi », temporisait-il. « Nous avons une bonne vitesse sur
toutes les surfaces cette année et le plan est maintenant de gagner plus de
rallyes sur terre. »
Avec une victoire à
Monte-Carlo à son actif et deux autres podiums depuis, le Français visera de
belles performances sur ses prochaines épreuves en WRC2 pour se placer idéalement
face à de nombreux rivaux, dont son équipier Nikolay Gryazin, mais aussi Sami Pajari,
Jan Solans, Oliver Solberg, Gus Greensmith ou encore son compatriote
Pierre-Louis Loubet.
« Sur chaque épreuve cette
année, j'ai joué la victoire et j’avais la vitesse pour gagner, mais ce n'est
jamais facile tant les rallyes sont très longs », concluait le Français. « Terminer
deuxième après un gros problème dans la première étape est un énorme résultat
pour moi. »