Italie 2024 : 0’’2
Commençons par
l’exemple le plus récent et le plus évident. Cette année, Ott Tänak s’est
adjugé la victoire au Rally Italia Sardegna pour seulement deux dixièmes de
seconde, soit à peine le temps de prononcer le mot « rallye ».
L’Estonien avait
quasiment abandonné tout espoir de remporter l'épreuve insulaire en comptant 17''1
de retard sur Sébastien Ogier à l'issue de l'avant-dernière étape. Il a
toutefois réussi à revenir à 6''2 avant la Wolf Power Stage. Et lorsqu'un pneu
de la Toyota GR Yaris de son rival français a commencé à se dégonfler, Ott Tänak
a saisi l’occasion pour s’imposer par la plus petite des marges, ou presque.
Jordanie 2011 : 0’’2
Au Rallye de Jordanie
2011, Sébastien Ogier jouait le rôle opposé. Au volant d’une Ford Fiesta WRC, Jari-Matti
Latvala détenait une légère avance sur la Citroën du Français. La cellule de
chronométrage à l'arrivée de la dernière étape était située juste avant un
virage à droite, pour lequel il fallait freiner fortement.
Sébastien Ogier et son
copilote Julien Ingrassia avaient repéré un terrain vague, par lequel leur DS3
pourrait passer sans dommage. Le duo franchissait ainsi l'arrivée en trombe,
tirant droit dans cet espace. Cette manœuvre lui valait le meilleur temps, mais
aussi la victoire avec ce qui était, à l'époque, le plus petit écart à l’arrivée
depuis cinquante ans.
Nouvelle-Zélande 2007 :
0’’3
En 2007, le Rallye de
Nouvelle-Zélande a accueilli l'une des plus grandes batailles de tous les temps
en WRC.Marcus Grönholm et Sébastien Loeb étaient au cœur de leur duel haletant
pour le titre, le Finlandais comptant quatre victoires contre cinq au Français.
Marcus Grönholm avait
déjà décidé de raccrocher son casque en fin d'année, mais pour y parvenir avec
un troisième titre, il lui fallait battre son rival. La lutte entre les deux
hommes faisait rage et avant la dernière spéciale conçue pour les spectateurs,
le score était de huit partout au niveau des scratches avec un avantage de sept
dixièmes pour le Finlandais.
Si Sébastien Loeb signait
son neuvième meilleur temps du week-end dans le court test de Mystery Creek (3,14
km), cela ne lui permettait pas de souffler la victoire puisque Marcus Grönholm
l’emportait pour seulement trois dixièmes de seconde.
Croatie 2021 : 0’’6
Seuls six dixièmes de seconde
séparaient Sébastien Ogier de son équipier Elfyn Evans lors de la première
apparition de la Croatie en WRC en 2021, le résultat se jouant dans les
derniers mètres de la Wolf Power Stage.
Après avoir échangé leurs
places à plusieurs reprises durant les deux premières étapes, la dernière
journée s'ouvrait un avantage de 6’’9 en faveur de Sébastien Ogier. La tension montait
d’un cran lorsque ce dernier était impliqué dans un accrochage sur la route de
la première spéciale du dimanche. L'impact endommageait la carrosserie et
l'ensemble aérodynamique de sa Yaris et son équipier en profitait pour
remporter les deux premières spéciales et prendre 3’’0 d’avance.
Dans les ultimes
kilomètres, les intermédiaires montraient que Sébastien Ogier comblait l’écart alors
que le Gallois glissait sur un coin d'herbe dans le dernier virage, perdant un
élan précieux. Sébastien Ogier en profitait pleinement pour souffler la
cinquante-et-unième victoire de sa carrière au plus haut niveau.
Argentine 2017 :
0’’7
Thierry Neuville s’offrait
l'une des victoires les plus disputées de l'histoire au Rallye d'Argentine 2017
après une dernière spéciale mettant fin aux espoirs de premier succès en WRC d’Elfyn
Evans.
Au volant de sa Hyundai
i20, Thierry Neuville pointait à 11’’5 du Gallois avant la dernière étape des quatre
jours de compétition sur terre. Des problèmes de freins pour Elfyn Evans et une
attaque féroce de Thierry Neuville réduisaient l’écart à six dixièmes seulement
avant la spéciale décisive sur l’emblématique spéciale d’El Condor (16,32 km).
Les deux pilotes faisaient
alors fi de toute prudence sur un terrain accidenté. Les premiers partiels
donnaient plus de trois secondes d’avance à Elfyn Evans avant que son rythme ne
s’essouffle et qu’il ne touche un pont vers l’arrivée. Thierry Neuville prenait
alors l’avantage sur la Ford Fiesta de son rival et l’emportait pour sept
dixièmes de seconde.
Italie 2018 : 0’’7
Les Wolf Power Stages et
l'Italie ces dernières années font la paire, autant que les Sébastien et les
titres mondiaux. Il semble donc plutôt juste de retrouver l’un des plus
célèbres pilotes français dans ce final spectaculaire en 2018.
Sébastien Ogier composait
alors sous la pression de Thierry Neuville, auteur d’un superbe samedi pour
revenir à 3’’9 de la tête avant les quatre dernières spéciales. Le Belge était près d'une seconde
plus rapide dans le premier test dominical, avant de récidiver pour 1’’8, puis
0’’5 dans les deux suivantes. À l’issue de Cala Flumini, l’avantage de
Sébastien Ogier n’était plus que de huit dixièmes de seconde après trois heures
et demie de compétition.
Malgré un pilotage un peu
décousu dans les 6,96 km finaux avec une chaleur sur deux roues dans une
ornière, Thierry Neuville poursuivait sur sa lancée et se montrait le plus
rapide pour une seconde et demie. Le pilote Hyundai l’emportait ainsi pour sept
dixièmes d’avance, ce qui était alors la troisième marge de victoire la plus
serrée de tous les temps.