La décision de quitter Sanremo pour la Sardaigne avait été
aussi controversée que surprenante durant l'intersaison entre 2003 et 2004.
Les premières reconnaissances du mondial sur l'île italienne
faisaient l’effet d’une révélation pour une génération de pilotes novices ou
presque sur les routes entre les collines dans l'arrière-pays de la ville
portuaire d'Olbia.
Trop cassant. Trop de cailloux. Trop étroit. En d’autres termes
: trop dur. Les observateurs annonçaient un carnage. À bien des égards, ces
sceptiques avaient raison puisque Ford, Peugeot et Subaru connaissaient tous un
abandon chacun. Et quand Petter Solberg franchissait l'arrivée de la
dix-neuvième et dernière spéciale, le pilote Subaru avait presque pris cinq heures
(moins dix-sept minutes) pour boucler l’épreuve.
Il comptait plus de deux minutes d'avance sur Sébastien
Loeb, qui avait lui-même un avantage supérieur à la minute sur Carlos Sainz. Avec
de tels débuts, difficile d'imaginer la Sardaigne comme le théâtre des arrivées
parmi les plus disputées de l'histoire du WRC.
En 2018, sept dixièmes de seconde seulement séparaient
Thierry Neuville et Sébastien Ogier. Deux ans plus tard, les trois premiers se
tenaient en vingt secondes. Mais peut-être que rien de tout cela n’était aussi spectaculaire
que le sort réservé à Ott Tänak en 2019, l’Estonien voyant sa Toyota Yaris WRC lui
faire défaut dans la Wolf Power Stage au cœur de la course au titre.
Le pari de s'installer en Sardaigne a porté ses fruits à
maintes reprises et le promoteur n'a jamais cessé d'innover. Ce week-end, un nouveau
format innovant attend les concurrents. Ne reste plus qu'à voir les
rebondissements qui rythmeront la vingtième édition de ce grand classique.