Quand les Britanniques dominaient le Safari Rally Kenya

Pour une épreuve créée pour célébrer le couronnement de la reine Elizabeth II, il a fallu beaucoup de temps à la Grande-Bretagne pour s’y imposer. Terry Harryman était le premier à le faire, en copilotant Ari Vatanen dans une Opel Ascona 400 en 1983. Il faudra ensuite quatorze ans de plus pour qu'un pilote britannique ne réussisse le même exploit. Et Colin McRae était cet homme.

La pointe de vitesse du champion du monde 1995 n’a jamais été mise en question, mais beaucoup pensaient qu’il n’avait pas la patience requise pour l’emporter au Safari. Il les faisait tous mentir en réalisant un sans-faute en 1997, à l’exception d’une petite frayeur en fin de journée avec un problème d'alternateur lui laissant juste assez de charge pour rallier l'assistance et l'arrivée.

Un an plus tard, Richard Burns connaissait enfin la consécration en WRC au volant d’une Mitsubishi Carisma. L'Anglais était toujours dans la lutte pour la tête et passait la dernière partie de l'épreuve à gérer son avance après les abandons des Subaru officielles et de son équipier Tommi Mäkinen.

La deuxième victoire de Colin McRae au Safari est restée célèbre comme la première de la Ford Focus WRC. La machine conçue par M-Sport s’avérait intraitable sur une épreuve que l’équipe redoutait après des sorties difficiles au Monte-Carlo et en Suède.

Frustré d'avoir manqué la plus haute marche du podium en 1999, Richard Burns rebondissait en s’imposant en 2000. Un succès loin d’être simple toutefois puisque sa Subaru refusait un temps de démarrer en raison d’une surchauffe. Il réglait alors le problème en versant de l'eau froide sur le capteur de température. Une fois le quatre cylindres à plat trompé, il prenait soin de son bloc jusqu'à l’assistance avant de sabrer le champagne.

Tommi Mäkinen brisait la série des britanniques en l’emportant en 2001, mais Colin McRae répliquait douze mois plus tard avec l’une des plus belles prestations de sa carrière et son troisième succès au Safari en 2002. Chassé par la Peugeot d’Harri Rovanperä, Colin McRae ne tremblait pas et maintenait son rythme pour signer la cinquième victoire britannique en six ans.

Image : McKlein