La boucle du samedi après-midi du Rallye Monte-Carlo 2024 venait de démarrer et les fans présents sur le deuxième passage de
Saint-Léger-les-Mélèzes / La Bâtie-Neuve se préparaient à l'arrivée de Takamoto
Katsuta, premier sur la route.
Ils ne s'attendaient toutefois pas à voir un hélicoptère
atterrissant dans un champ de l'autre côté de la route. Et encore moins de voir
Sébastien Loeb, octuple vainqueur du Rallye Monte-Carlo et nonuple champion du monde
des rallyes, descendre du cockpit et se diriger vers le talus pour les
rejoindre. Sans cette entrée spectaculaire, l’Alsacien aurait pu être confondu
avec n'importe quel autre passionné de rallye.
Il y a un peu plus de deux ans, Sébastien Loeb devenait à
quarante-sept ans le vainqueur le plus âgé d’une manche du WRC dans l’un des plus
beaux duels de l’histoire du Rallye Monte-Carlo. Cette fois-ci, son calendrier
était toutefois chargé et il était déjà en retard pour une autre course à
laquelle il participait ce soir-là : le Trophée Andros. Il n’a toutefois pas pu
résister à l’attrait du WRC. Même s’il ne pouvait pas être au volant, même pour
vingt minutes, il devait être là et en faire partie.
« C'est tout simplement ce qui me tient le plus à cœur »,
explique-t-il. « Le rallye est ma nature. Je n'ai pas grandi avec le karting
et j'avais déjà vingt-trois ans pour mes débuts dans une voiture de
compétition. Je suis évidemment plus doué pour improviser que répéter. Sur les circuits,
vous passez encore et encore dans les mêmes virages. Je dois travailler
beaucoup plus dur et me concentrer beaucoup plus pour avoir cette précision ultime
[avec la voiture]. En rallye, vous travaillez avec les notes de rythme, les
réglages de la voiture et tout cela, mais il n'y a quasiment aucune répétition quand
vous pilotez. C’est davantage aux sensations. »
Il n’est donc pas surprenant que ses plus beaux résultats hors
du WRC aient été obtenus en tout-terrain.
Juste une semaine avant sa visite éphémère au coup d’envoi de
la saison WRC, Sébastien Loeb montait sur la troisième marche du podium du Dakar.
Pour un homme habitué à gagner, la troisième place ne suffit pas, encore moins
quand il s’agit de sa deuxième troisième place alors qu’il compte également deux
deuxièmes places. Le Dakar lui laisse donc un goût d’inachevé.
« Même si je ne suis plus tout jeune, je ne me sens pas
vieux », a-t-il affirmé. « Au contraire, après huit départs, deux
troisièmes et deux deuxièmes places au Dakar, je veux toujours gagner. »