Lappi met fin à une longue attente en s’imposant en Suède
Le Finlandais Esapekka Lappi a renoué avec la victoire en Championnat du Monde FIA des Rallyes grâce à un pilotage plein d’assurance sur la glace et la neige du Rallye de Suède avec sa Hyundai i20 N Rally1 Hybrid.
Ce succès acquis avec son copilote et compatriote Janne Ferm
au Rallye de Suède intervient six ans, six mois et dix-neuf jours après sa
première victoire en WRC au Rallye de Finlande 2017.
Le pilote âgé de trente-trois ans bat ainsi le record du
plus long écart entre deux victoires en WRC, auparavant détenu conjointement
par Shekhar Mehta et Jean-Luc Thérier avec cinq ans et 359 jours d’attente.
Esapekka Lappi devient également le cinquième pilote Hyundai
à remporter une manche du WRC. Le constructeur s’impose ainsi pour la vingt-neuvième
fois en mondial à l’occasion d’une épreuve ayant également vu Toyota et M-Sport
Ford finir sur le podium.
« Cela fait vraiment du bien », se réjouissait le Finlandais. «
Cela faisait un moment que je courais après cette deuxième victoire. J’aimerais
dire un million de choses, mais j’en oublierai probablement beaucoup. Un grand
merci à Cyril [Abiteboul, président et directeur de Hyundai Motorsport] pour m’avoir
gardé dans l'équipe après ma très mauvaise deuxième moitié de saison l’an
passé. Le contraste est assez énorme avec aujourd’hui, donc merci à l’équipe,
mais aussi à ma famille. »
Ce dimanche matin, Esapekka Lappi prenait le départ de l’ultime
étape du Rallye de Suède avec 1’06’’3 d’avance et dix-huit points provisoirement
inscrits en tant que leader du rallye samedi soir. Si ses rivaux partaient à l’attaque,
le Finlandais conservait son sang-froid pour rallier l'arrivée en étant
toujours aux commandes.
Malgré un avantage réduit à 29’’6, Esapekka Lappi obtenait
son principal objectif avec une victoire pour lancer son programme partiel avec
Hyundai Shell Mobis World Rally Team en 2024.
Derrière lui, Elfyn Evans (Toyota GR Yaris Rally1 Hybrid) ravissait
la deuxième place à Adrien Fourmaux (M-Sport Ford Puma Rally1 Hybrid) lorsque
le Français perdait du temps en percutant un mur de neige dans la première
spéciale dominicale. Ce dernier se reprenait toutefois rapidement pour
s’assurer son premier podium dans la catégorie reine du WRC.
« C'est une excellente chose d'être sur le podium après
notre retour en Rally1 », déclarait le Français. « Les deux dernières
années ont été très difficiles, mais nous n’avons jamais baissé les bras et c’est
vraiment spéciale de monter sur le podium, encore plus en Suède. Honnêtement, les
mots me manquent. »
Malgré une glissade à haute vitesse dans une congère
durant l'ES17, Elfyn Evans dominait le classement de l’étape du dimanche pour
prendre sept points grâce au nouveau barème en vigueur cette saison. Le Gallois
en avait auparavant inscrit treize samedi soir, mais aussi quatre dans la Wolf
Power Stage pour marquer un total de vingt-quatre unités sur l’épreuve et
revenir à trois points de Thierry Neuville (Hyundai i20 N Rally1 Hybrid) dans
la course au titre.
L’écart aurait pu être encore plus mince s’il n'avait pas
glissé dans un autre mur de neige à l'approche de l'arrivée de la Wolf Power
Stage, une petite erreur lui coûtant le meilleur temps et le maximum de cinq
points bonus en jeu pour 39/1000e de seconde.
« Nous avons tout perdu dans les deux derniers virages,
donc ce n’est pas idéal », confiait Elfyn Evans. « Quoi qu'il en
soit, j’imagine que nous devons être relativement satisfaits de ce résultat global
après tout ce qu’il s'est passé vendredi, mais il reste des domaines sur
lesquels travailler. »
Vainqueur du Rallye Monte-Carlo le mois dernier, Thierry
Neuville surmontait des problèmes de pression d’essence et quelques soucis avec
ses réglages pour terminer quatrième malgré un lourd atterrissage causant d’importants
dégâts cosmétiques à l’arrière de sa voiture dans la Wolf Power Stage. Si le Belge
voit son avance au championnat se réduire de six à trois points, ses efforts permettaient
néanmoins à Hyundai de revenir à égalité avec Toyota en tête du Championnat Constructeurs.
Cinquième, Oliver Solberg (Skoda Fabia RS Rally2) s’imposait
à domicile pour la deuxième année consécutive dans la catégorie WRC2. Il
devançait ses principaux rivaux, à savoir les Toyota GR Yaris
Rally2 de Sami Pajari, Georg Linnamäe, Roope Korhonen et Mikko
Heikkilä. Pour son deuxième départ en autant d’années, l'Italien Lorenzo
Bertelli (Toyota GR Yaris Rally1 Hybrid) complétait le top dix.
Reparti samedi matin, Kalle Rovanperä (Toyota GR Yaris Rally1
Hybrid) inscrivait cinq unités en dictant son rythme dans la Wolf Power Stage. Également
parti à la faute vendredi, Ott Tänak (Hyundai i20 N Rally1 Hybrid) prenait également
six points grâce à l’étape dominicale et son résultat dans la Wolf Power Stage.
Leader en début d’épreuve, Takamoto Katsuta (Toyota GR
Yaris Rally1 Hybrid) glanait également des points après son abandon dans la
première spéciale de samedi. Le Japonais partait toutefois en tête-à-queue près
de l’arrivée de l'ES17 et devait se contenter de trois unités.
Grégoire Munster (M-Sport Ford Puma Rally1 Hybrid)
atteignait son objectif en ralliant l’arrivée d’un rallye où le Luxembourgeois a
dû composer avec une myriade d'incidents dans le cadre de son apprentissage.
Le Championnat du Monde FIA des Rallyes prend désormais la
direction de l’Afrique pour la troisième manche de la saison, le Safari Rally
Kenya (27-31 mars).