La prestation du rallye
Le cinquante-huitième succès de Sébastien Ogier occupera une belle place dans la longue liste de succès en mondial, notamment parce qu'il a dû véritablement y travailler pour le sceller. L'octuple champion du monde a déjà connu bien des défis, mais cette soixante-dixième édition du Kenya était un vrai test pour lui.
Des problèmes de pneumatiques, un hayon manquant (voir ci-dessous) et un moteur en surchauffe figurent dans la longue liste des contretemps du pilote âgé de trente-neuf ans, désormais engagé à temps partiel pour le constructeur japonais, sur le chemin de son deuxième triomphe au Safari.
Selon ses propres mots, il s'agissait d'un « week-end en enfer », mais d'un week-end dont il a retiré beaucoup de plaisir en déjouant les pronostics. Sébastien Ogier peut désormais profiter de vacances bien méritées avant sa prochaine apparition (qui reste à confirmer) !
Une spéciale inoubliable
Comme souvent au Kenya, une averse soudaine dans les 31,04 km de Sleeping Warrior samedi soir a provoqué le chaos. Les routes sèches et poussiéreuses se sont rapidement transformées en bains de boue offrant une adhérence minimale et des conditions proches de la glace.
Les voitures glissaient partout. Takamoto Katsuta et Pierre-Louis Loubet perdaient tous deux du temps en partant en tête-à-queue alors qu'Ott Tänak et Thierry Neuville se sont faits de belles chaleurs dans le tout dernier virage.
Dernier parmi les Rally1 à s'engager dans la spéciale, Sébastien Ogier était peut-être le plus durement touché par les conditions et devait composer avec deux crevaisons lentes jusqu'à la ligne d'arrivée. Le Français voyait son avantage sur son équipier Kalle Rovanperä fondre de moitié en lui concédant plus de quinze secondes... Créant ainsi les conditions d'un thriller passionnant pour l'étape décisive.
Le plus beau sauvetage
Sébastien Ogier a peut-être signé sa troisième victoire en cinq départs seulement cette saison, mais son rallye a bien failli dérailler dans la deuxième spéciale du dimanche lorsqu'une section du fesh-fesh kenyan tristement célèbre envoyait sa Toyota GR Yaris Rally1 au large dans un virage à droite.
Bataillant pour reprendre le temps perdu face à Kalle Rovanperä dans la première spéciale rocailleuse du jour, le Français touchait un arbre et arrachait tout le hayon arrière de sa voiture. De manière étonnante, il signait toutefois le meilleur temps pour reprendre ses distances avant de combler le trou avec un sac poubelle pour éviter d'être noyé dans la poussière d'Hell's Gate 1.
Vous n'y croirez pas
Les débuts d'Esapekka Lappi au Safari étaient marqués, non pas par un, ni deux, mais quatre problèmes liés à l'arbre de transmission.
Ses espoirs de connaître un shakedown propre mercredi s'envolaient rapidement lorsqu'un composant de sa transmission le trahissait peu après son premier passage. Malgré les réparations effectuées au parc d'assistance, sa Hyundai i20 N Rally1 s'immobilisait peu de temps après en raison d'un souci similaire.
Malgré cela, le Finlandais s'était hissé à une impressionnante troisième place samedi après-midi avant de perdre gros avec une nouvelle panne d'arbre de transmission Soysambu 2. Reparti dimanche, il était victime de la même défaillance dans le premier test du jour...
En chiffres
41. Kalle Rovanperä possède désormais une belle avance au championnat grâce à sa deuxième place au sein du quadruplé du Toyota Gazoo Racing sur la septième des treize manches du calendrier. Le Finlandais voyait même son avantage se renforcer après la disqualification de Thierry Neuville par les commissaires sportifs dimanche soir.