Le WRC expliqué : Les pneus neige

Les spéciales suédoises sont généralement des routes de terre recouvertes de neige et de glace. Les pilotes y bénéficient de pneus cloutés, qui génèrent de l’adhérence en agrippant le sol.

Voici quelques informations essentielles sur ces pneus très spécifiques :
- La Suède est la seule manche sur laquelle les pneus cloutés sont obligatoires. Un seul type de sculpture et de gomme est autorisé.
- Chaque pneu est équipé de clous à pointe tungstène qui dépassent de la bande de roulement de 6 à 7 millimètres. Le règlement de la FIA limite à 20 le nombre de clous tous les 10 cm.
- Le nombre de clous par pneu varie en fonction du manufacturier. Les pneus Michelin X-Ice North et DMACK DMG-ICE en présentent 384, tandis que les Pirelli Sottozero Ice en ont 380.
- Tous les pilotes WRC utilisent des pneus Michelin, à l’exception de Henning Solberg dont la Ford Fiesta RS WRC est équipée de Pirelli. C’est la première fois que Pirelli équipe une World Rally Car depuis 2010.
- Au même titre que les pneus terre, les pneus neige des WRC sont montés sur des roues de 15 pouces. La construction de base est similaire à celle d’un pneu terre, mais la bande de roulement est plus étroite d’environ 2 centimètres.
- Les pilotes WRC et WRC2 sont autorisés à utiliser 24 pneus pour le rallye, plus 4 pour le shakedown.
- Le dessin de la bande de roulement d’un pneu neige est un compromis. Une sculpture ouverte permet de bien évacuer la neige fraiche, mais elle peut avoir un impact négatif sur la stabilité de la voiture, à cause de sa flexibilité.
- La protrusion de chaque clou varie elle aussi. Plus le clou dépasse, mieux il mord la glace. Cependant, cela augmente également le risque de l'arracher ou de le casser.

Le point-de-vue de l’expert :
George Black, ingénieur pneumatique M-Sport : « C’est le rallye le plus facile du championnat en ce qui concerne le choix des pneus : il n’y en a pas ! Nous n’avons pas plusieurs options pour les clous, pour les gommes ou pour la sculpture. Rien. »
« En revanche, il faut savoir gérer ses pneus. Cela s’avérera important en particulier samedi, car avec une boucle de plus de 70 km, les équipages auront besoin idéalement de six pneus neufs. S’ils n’en ont que quatre, ils vont devoir réutiliser des pneus, employés par exemple sur le shakedown. Avec cette météo, les pilotes vont aussi devoir effectuer des roulements de pneus entre les spéciales, pour qu’ils puissent refroidir. »
« Si la neige ou la glace n’est pas compacte, les clous rencontrent deux problèmes. Le premier vient de la terre qui se trouve en-dessous. Quand elle est gelée elle est très dure, mais même quand elle est molle elle peut casser le bout des clous. C’est une mauvaise nouvelle quand ça arrive, mais au mois il reste encore un peu de clous et ils fonctionnent à peu près. »
« Le deuxième problème vient de la chaleur. Sur les spéciales les plus longues, la température des pneus grimpe et le clou peut commencer à bouger dans la gomme, en particulier avec une météo douce comme celle que nous avons en ce moment. Si cela se passe avant une portion gelée, alors le pilote pourrait ne plus avoir de grip du tout… »