Compte tenu de cet héritage, il n'est peut-être pas
surprenant de retrouver une pilote finlandaise parmi les trois finalistes du
programme de développement Beyond Rally. Et cet honneur revient à Suvi
Jyrkiäinen, âgée de vingt-quatre ans.
Elle disputera bientôt le Rallye d'Europe centrale et elle
s'y rendra avec une riche expérience du rallye dans sa famille. Ses deux
parents étaient des compétiteurs aguerris, sa mère ayant particulièrement fait
forte impression au volant d'une Lancia Delta Integrale lors de la saison 1991
du WRC. De quoi placer la barre très haut pour Suvi.
« C’était vraiment une source d'inspiration pour me lancer
», déclare-t-elle. « C'est génial de voir les vidéos de l’époque où elle
pilotait. Et elle me pousse aussi aujourd'hui à faire beaucoup de roulage et à
essayer de m'améliorer. »
L'expérience de sa mère a servi de catalyseur pour
poursuivre ses ambitions en sport automobile. Elle a ainsi commencé sa carrière
sur les circuits, au sein du Championnat de Finlande des Voitures de Tourisme
avant de faire le saut vers le rallye en 2022.
Sa première saison a été guidée par nul autre qu’Antony
Warmbold, qui compte 45 départs à son actif en WRC. S'attaquant au plus haut
niveau au début des années 2000, le pilote allemand a évolué avec une Ford
Focus WRC. Grâce à un lien familial, il a ensuite joué un rôle déterminant dans
le début de carrière de Suvi en endossant le rôle de copilote.
« Quand ma mère faisait du rallye, elle faisait partie de
l'équipe du père d'Anthony [Achim Warmbold] pour Mazda », explique-t-elle.
« La femme d’Anthony est Finlandaise, donc ils ont déménagé ici. Même s'il
n'avait jamais été copilote auparavant, il était vraiment bon. »
Suvi a obtenu sa place au Rallye d'Europe centrale grâce à ses
performances lors des sélections en Pologne. Elle se prépare désormais à l'un
des plus grands défis de sa carrière, qu’elle abordera en poursuivant sa propre
tradition de copilotes atypiques. Elle comptera ainsi sur Antti Linnaketo,
vainqueur d'une épreuve en WRC2.
« Je commence à réaliser maintenant, donc ce n'est plus vraiment
un choc », poursuit-elle. « Au moment de l’annonce des trois
[finalistes], j'avais déjà une centaine de choses en tête : que dois-je faire ?
Comment participer à une épreuve du WRC ? Les licences et tout le reste...
Je commence désormais à me sentir mieux et à reprendre le contrôle de la
situation. Ce sera tout un défi comme il s’agira de mon premier rallye sur
asphalte et d’une épreuve manche du WRC. Il y a tellement de nouveautés, comme
toutes les cordes, leurs emplacements, la boue et tant d’autres. J'espère être
à l’arrivée. Ce sera mon objectif. Il y a deux mois, je n'aurais jamais cru évoluer
en WRC. C'est vraiment incroyable. »
Après le Rallye d'Europe Centrale, l’une des trois finalistes
pourra assouvir ses ambitions en participant au Junior WRC en 2025.
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