Kalle Rovanperä (Toyota GR Yaris Rally1 Hybrid) tirait son
épingle du jeu pour se hisser aux commandes d’un classement bouleversé par une
météo piégeuse. Le Finlandais âgé de vingt-trois ans abordera ainsi la dernière
étape de l’épreuve avec 15’’1 d’avance sur son équipier Elfyn Evans (Toyota GR Yaris
Rally1 Hybrid).
Elfyn Evans avait d’abord dominé trois des quatre premières
spéciales de la journée pour se forger un avantage de 13’’6, mais celui-ci s’évaporait
dans Lota, où un épais brouillard est venu offrir une visibilité proche du
néant dans les montagnes.
Dernier des pilotes de pointe à s’élancer, le Gallois subissait
de plein fouet la détérioration des conditions et devait lever le pied. De son
côté, Kalle Rovanperä lui reprenait plus de vingt secondes pour prendre la
première place avant d’enfoncer le clou dans le brouillard tout aussi redoutable
de María Las Cruces.
Derrière le duo de tête, Ott Tänak (Hyundai i20 N Rally1
Hybrid) complétait le podium provisoire, 18’’5 derrière Elfyn Evans. Ce samedi riche
en rebondissements voyait également Sébastien Ogier (Toyota GR Yaris Rally1
Hybrid) connaître un sérieux revers dans sa quête d’un neuvième titre mondial.
Après avoir tapé une pierre dans l’ES8, le Français était contraint à l’abandon
par la casse d’un boulon du bras de direction.
« Les conditions étaient vraiment compliquées », confiait
Kalle Rovanperä. « Un brouillard énorme et des spéciales parmi les plus
difficiles de l’année… Je n’ai jamais rien fait de tel. C’est fou. Vous pilotez
en essayant tout simplement de rester sur la route. Le défi est immense. »
Toujours en quête d’une première victoire en WRC depuis le Rallye
du Japon disputé en novembre 2023, Elfyn Evans ne laissait pas la déception
prendre le dessus sur son impuissance : « C’était dingue, je ne voyais
pas plus loin que le bout de mon capot. »
Sixième vendredi soir, Thierry Neuville (Hyundai i20 N
Rally1 Hybrid) remontait au quatrième rang, à 43’’7 du leader. Même s’il ne
devrait plus obtenir son premier titre ce week-end, le Belge reste bien placé
pour être couronné dès le mois prochain au Rallye d’Europe centrale, sauf revers
majeur.
Adrien Fourmaux (M-Sport Ford Puma Rally1 Hybrid)
progressait également dans la hiérarchie pour passer de la huitième à la
cinquième place. Malgré une pénalité d’une minute vendredi, le Français prenait
l’ascendant sur son équipier Grégoire Munster (M-Sport Ford Puma Rally1
Hybrid) et Sami Pajari (Toyota GR Yaris Rally1 Hybrid).
En parallèle, Esapekka Lappi (Hyundai i20 N Rally1
Hybrid) connaissait une nouvelle journée difficile. Déjà en retrait, le Finlandais
était pénalisé de deux minutes pour un pointage anticipé dans l’ES11. Il retrouvait
le parc d’assistance au huitième rang, devant les leaders du WRC2 : Nikolay
Gryazin (Citroën C3 Rally2) et Gus Greensmith (Skoda Fabia RS Rally2).
Le Rallye du Chili Bio Bío reprendra dimanche matin avec
deux spéciales riches en défis, chacune empruntée à deux reprises pour porter
le programme de l’étape décisive à 54,8 km d’action.