Kalle Rovanperä (Toyota GR Yaris Rally1) avait presque mené de
bout en bout la neuvième manche du Championnat du Monde FIA des Rallyes et
était bien parti pour mettre fin à la disette de sept ans des pilotes
finlandais sur leurs terres.
Le double champion du monde des rallyes en titre comptait
45’’8 d’avance à l'entame de l'avant-dernière spéciale, où tout basculait lorsqu’il
tapait une pierre envoyant sa voiture hors de la trajectoire, puis en tonneau.
La même spéciale avait été le théâtre d'un autre rebondissement
plus tôt. Son équipier Elfyn Evans (Toyota GR Yaris Rally1) était également sorti
de la route alors qu'il chassait de gros points en jeu ce dimanche après la
casse d’un arbre de transmission vendredi.
Pour son premier départ en Finlande depuis 2021, Sébastien
Ogier (Toyota GR Yaris Rally1) héritait de la première place pour signer sa 61e
victoire en WRC. Le Français s’imposait avec 40’’1 d’avance sur Thierry
Neuville (Hyundai i20 N Rally1). Adrien Fourmaux (M-Sport Ford Puma Rally1) complétait
le podium, 34’’0 plus loin.
« C'est dur d'avoir le sourire pour le moment »,
admettait Sébastien Ogier. « Évidemment, c'est toujours beau de gagner en
Finlande, mais ça n'est pas comme ça qu'on voulait l'obtenir. Je suis vraiment
désolé pour Kalle et Jonne, ils ont manqué de chance ce matin avec cette pierre
sur la route. C'est vraiment dommage, mais c'est le rallye. Nous avons perdu la
victoire en Sardaigne en jouant de malchance, et aujourd'hui nous décrochons
celle-ci avec un peu de chance. C’est le sport automobile. »
Ces rebondissements dominicaux bouleversaient le
championnat. Malgré son absence sur trois rallyes plus tôt dans l’année,
Sébastien Ogier est désormais deuxième devant Ott Tänak (Hyundai i20 N Rally1),
contraint à l’abandon vendredi, et Elfyn Evans, reparti bredouille de Finlande.
Le grand gagnant dans la course au titre n’était autre que
Thierry Neuville. Arrivé à Jyväskylä avec un avantage de huit points, le Belge
compte désormais vingt-sept longueurs d’avance sur son plus proche poursuivant.
Son équipe Hyundai Motorsport relègue également Toyota Gazoo Racing à vingt unités
au championnat constructeurs.
« Ce week-end était un véritable ascenseur émotionnel »,
confiait le Belge. « Nous avons adopté une approche intelligente en sachant
qu’il serait difficile de lutter face aux Toyota. Après les soucis pour notre
équipe [les abandons vendredi d’Ott Tänak et d’Esapekka Lappi], nous savions
que nous devions ramener des points. »
Troisième, Adrien Fourmaux s’offrait son quatrième podium de
la saison. Le Français pointait à 34’’0 de Thierry Neuville tout en comptant 40’’0
d’avance sur Sami Pajari (Toyota GR Yaris Rally1). Le Finlandais et sa copilote
Enni Mälkönen réalisaient de superbes débuts dans la catégorie reine. Après être
parti en tête-à-queue à deux reprises et avoir endommagé l’aileron arrière vendredi,
le duo signait son premier scratch absolu samedi à Ruuhimäki.
Les Rally2 complétaient le top dix. Cinquième au général,
Oliver Solberg (Skoda Fabia RS Rally2) s’imposait en WRC2 devant Jari-Matti
Latvala (Toyota GR Yaris Rally2). Lauri Joona (Skoda Fabia RS Rally2), Mikko
Heikkilä (Toyota GR Yaris Rally2), Nikolay Gryazin (Citroën C3 Rally2) et Georg
Linnamäe (Toyota GR Yaris Rally2) suivaient dans cet ordre.
Les hostilités reprendront sur terre le mois prochain à l’occasion
de l’emblématique EKO Acropolis Rally Greece, basé à Lamia du 5 au 8 septembre.