La Pologne était une épreuve plutôt difficile pour nous,
surtout le premier jour. Il y avait beaucoup de balayage dès la première
spéciale et cela nous a immédiatement coûté du temps. Nous avions aussi un peu
de mal avec les réglages de la voiture, donc Thierry n'avait pas la confiance
nécessaire pour attaquer à certains endroits. Nous avons tout simplement tenté de
limiter les dégâts et de rester bien placés pour samedi et dimanche, ce qui n'était
pas simple.
Dans certaines spéciales, nous avions de meilleures
sensations et nous pouvions attaquer un peu plus fort. Nous nous sommes bien
battus avec Mārtiņš Sesks, mais nous nous sommes malheureusement inclinés dans
le combat pour la cinquième place samedi pour un dixième de seconde seulement. De
quoi nous priver de deux points au championnat et d’une meilleure position dans
l’ordre des départs du dimanche.
Notre objectif principal dimanche était de prendre de bons
points, notamment dans la Wolf Power Stage. Ott [Tänak] a fait de l’excellent travail
dans la première spéciale, ne nous laissant aucune chance de nous battre pour la
première place sur la journée. Nous avons donc tout donné dans la Power Stage
et cela a porté ses fruits avec un nouveau meilleur temps à notre actif.
Jusqu'ici cette saison, nous avons marqué vingt-huit points
sur trente-cinq dans les Power Stages, le meilleur score dans l’exercice cette
année. Cela fait partie de notre stratégie. Comme les chances de marquer de
gros points cette année sont limitées par le balayage vendredi, le dimanche et
la Power Stage sont devenus très importants.
Entre les rallyes, j'ai eu l’occasion de me rendre sur le
Tour de France grâce à une invitation de la télévision belge. J’ai vu les
coureurs se battre sur les routes françaises et j'ai assisté à un talk-show sur
le cyclisme le soir. C'était intéressant de voir les choses sous un angle
différent, pas seulement en tant que compétiteur. L'organisation et la
logistique du Tour de France sont assez similaires à celles du WRC, et j'ai maintenant
encore plus de respect pour les cyclistes. Si je n’avais pas été copilote,
j’aurais peut-être pu devenir cycliste professionnel !
Nous avons passé le cap de la mi-saison et il y a une grosse
bagarre entre les pilotes, notamment les trois premiers. Actuellement, Thierry
et moi avons quinze points d’avance sur Elfyn Evans et Scott Martin. Nos équipiers
Ott et Martin [Järveoja] sont en troisième position, six longueurs plus loin.
Nous sommes en tête des championnats pilotes, copilotes et constructeurs, ce
qui montre que nous travaillons bien en équipe et que nous marquons le maximum
de points pour Hyundai Motorsport.
Malgré la rivalité dans les spéciales, la relation entre
tous les équipages en dehors des voitures est assez détendue et, comme partout
dans la vie, il y a toujours des gens dont on est plus proche.
Nous avons un groupe WhatsApp appelé « The Big Five
International Summit », avec Scotty Martin, Jonne Halttunen, Aaron Johnston, Janne
Ferm et moi-même. Nous avons créé ce groupe après avoir fait un safari avant le
rallye au Kenya l’an passé. Nous avons passé quelques jours ensemble et nous avons
décidé que nous organiserions chaque année un voyage lié à un rallye. Cette
année, nous n’avons pas encore choisi notre destination, mais ce sera peut-être
le Chili.
La Lettonie pourrait être un rallye assez difficile pour
nous encore. Cinq spéciales différentes nous attendent vendredi, donc nous
aurons beaucoup de balayage à faire. Ce sera compliqué, mais cela fait partie du
jeu quand on est en tête du championnat.
Nous aborderons cette épreuve avec la même stratégie que
d’habitude, en essayant de limiter la perte de temps vendredi avant de
concentrer nos efforts sur une remontée au classement samedi. Il y a soixante-quatre
kilomètres d’action dimanche, donc j’espère que nous pourrons être bien placés d’ici
là pour maximiser nos chances de points.
À bientôt dans les spéciales !
Martijn